Je reviens de Bourgogne où j’ai voulu visiter l’Hôtel-Dieu qui est un ensemble de bâtiments absolument superbes et dévolus dès le départ aux plus misérables et nécessiteux par Nicolas de Rolin son fondateur. La Bourgogne et plus spécialement Beaune, Nuit St Georges, Meursault, Gevrey-Chambertin etc, sont des fiefs de crus mondialement connus et je constate une chose bien réelle : la vraie misère comme la vraie richesse se cachent. L’une, dans de petites bicoques misérables et l’autre dans des châteaux et des parcs bien gardés !
Le fossé se creuse entre les très riches et les très pauvres, pour combien de temps encore ?
Plusieurs questions ne m’ont pas quitté l’esprit en observant ces vignobles prestigieux : que faisons-nous de ce magnifique patrimoine si durement acquis et entretenu par nos ancêtres ? A qui le vendons-nous lâchement et cupidement ? En effet, parmi les plus belles propriétés, certaines sont déjà aux mains d’ Américains, de Chinois ou du Qatar … Les ouvriers agricoles dos courbé toute la journée sur ces petits pieds de vigne, ne sont-ils pas de ces nouveaux esclaves de ce monde injuste, là où certaines bouteilles atteignent le prix d’un salaire mensuel (et plus) ?
Je suis revenue les yeux émerveillés par le patrimoine spirituel, l’Hôtel-Dieu, l’Abbaye de Citeaux, la collégiale de Dôle …. mais je garde un goût amer d’un tourisme à « outrance » où l’on fait les lieux à visiter au pas de charge, et où l’argent règne en roi comme presque partout.
Avant d’entrer dans un lieu aussi beau que l’ Hotel Dieu, il faudrait signer un cahier des charges (ça filtrerait les touristes) afin que le touriste qui se permette de piétiner ces héritages divins s’en montre digne et respecte notre culture (sans cracher par terre comme le font les chinois dont les manières et la culture sont bien différents des nôtres).