Nous avons tous connu ou connaissons encore le sentiment de honte. C’est un des sentiments les plus difficiles à cerner, à définir, car on n’en connaît que difficilement les vraies origines. Qu’on ai honte de soi, ou de quelqu’un d’autre fait la différence, mais ce sentiment est toujours lié à des critères personnels et parentaux à la fois. La honte serait donc un sentiment héréditaire lié à la projection d’instances parentales sur des personnes ou des institutions, groupes etc, sorte de répétition de la honte éprouvée au sein même d’une famille.
La honte de soi est évidemment une conséquence d’un monologue intérieur, fortement lié à l’anxiété de la performance, dénonçant un vrai décalage entre l’image de soi et celle qu’on aimerait transmettre.
La honte est donc ce « vide », ce fossé entre le vrai soi et celui qu’on aimerait paraître. Ce sentiment a tendance à nous exclure de groupes « sociaux » et traîne avec lui la culpabilité. Car même si le psychisme prend racine dans la famille, par la suite un autre lieu d’identification est le groupe d’amis, fréquentations, associations … et nous sommes tributaires du rôle que nous fera jouer ce groupe. L’investissement ou le non-investissement réciproque de vous et du groupe, son éventuel rejet peut ébranler votre personnalité, surtout lorsqu’elle est encore en construction.
Il y a aussi la honte liée à une personne, famille ou situation extérieure, il s’agit de « dépasser » une violence vécue et subie comme honteuse, alors que nous-mêmes n’y étions pour rien, car ce sentiment de honte a un caractère contagieux. Il ne faudrait donc plus confondre le sentiment de honte lié à une situation réelle avec celui d’une projection d’un souvenir parental intériorisé. Il faudrait même favoriser l’exposition (ou l’explosion) de la situation qui a été, quelquefois des générations avant, à l’origine de la honte.
En tous les cas, nous n’avons jamais à avoir honte POUR quelqu’un d’autre que nous, c’est prendre sur nous, nous charger de ce qui n’est pas à nous. Une seule façon nous aide à nous en sortir, c’est de comprendre cela et de travailler à l’image et à l’estime de nous-mêmes, c’est notre seule responsabilité.