Nous devrions éviter de juger un peu hâtivement des personnes qui ont dû vivre des situations pour nous tout à fait inimaginables et rester sinon dans l’humilité au moins dans une certaine retenue.
Les plus grandes choses se vivent souvent dans le silence, ce monsieur très silencieux à qui j’avais pu parler il y a plus de 20 ans maintenant avait connu la famine en revenant de Russie pendant la dernière guerre mondiale. Il ne s’était jamais plaint, il fallait même un peu le pousser pour qu’il révèle un centième de ses réelles souffrances. Quelle dignité ! Que cette dignité manque à tant de personnes autour de nous qui se plaignent de choses insignifiantes.
Je me souviens aussi de cet homme condamné injustement et à qui l’on a tout pris, qui avait fait preuve d’infiniment plus de courage et d’abnégation, en tirant le meilleur de ses années de prison.
A côté de cela, l’on essaie en permanence de jouer sur nos cordes sensibles, d’éveiller nos émotions sur de fausses misères, de faux besoins, ne soyons pas dupes, là encore, la vraie grandeur ne tend pas la main, elle s’en sert pour creuser, bâtir, survivre.
La vraie misère est parfois silencieuse, derrière un caddy de vieille dame seule …
Combien de personnes ai-je connues qui dans des situations désespérées de fin de vie, rayonnaient d’amour et consolaient (à l’avance) leurs proches de leur propre départ …
Discrétion et courage vont souvent de paire, la vraie classe … ou plutôt la vraie Foi c’est sans aucun doute cela.