Le mal n’est pas une abstraction ou un concept philosophique, voire une simple réalité métaphysique. Il se manifeste et s’en prend particulièrement à ceux que nous appelons des saints une fois qu’ils sont sanctifiés par l’Église, mais de manière générale à tout être qui chemine sur la voie de la sainteté, qui s’approche de Dieu, à l’homme juste, bon, à tous les êtres qui s’orientent vers la lumière et l’amour de Dieu, faisant enrager l’Adversaire, l’Ennemi, le Prince de ce monde.
Le Diable, qui n’est pas une hallucination étant donné la carrure de ceux qui en ont subi les coups (Padre PIo), peut se manifester en plusieurs étapes. D’abord pour dissuader celui qui veut consacrer sa vie à Dieu. Il s’est présenté à Catherine de Sienne alors qu’elle était novice, cherchant à la persuader qu’elle serait mieux dans le monde, avec de jolies robes. A Thérèse de Lisieux également, qui perd la foi au moment où elle s’apprête à entrer au Carmel.
Le curé d’Ars a eu affaire à lui toute sa vie et l’appelait avec mépris le Grappin, comme d’autres le Glouton, le Cosaque, Barbe Bleue, etc. Il disait que le diable s’attaque à ceux qui sont en état de péché et veulent en sortir, ainsi qu’à ceux qui sont en état de grâce, à tous ceux donc qui ont une aspiration au bien. Le diable se met en travers, c’est le sens même du mot diabolos. Et devant les plus grands mystiques, il se déchaîne. Le Curé d’Ars ajoute : « Les autres, il n’a pas besoin de les tenter, car ils font partie de ses troupes ».